Lundi 22 avril 1991
Vers 13h, départ en vacances avec Viviane en Trafic.
A Kehl, passage en ALLEMAGNE
réunifiée.
Le mur de Berlin est tombé le 9 novembre 1989.
La nouvelle République
fédérale d’Allemagne sera réunifiée le 3 octobre 1990.
Nous traversons l'Allemagne de l'Ouest (ex. R.F.A.)
par autoroute (Stuttgart, Nürnberg, Bayreuth).
Dans la soirée, nous en sortons pour nous arrêter dans
la nature près de Hof (Bavière). Nous dormons dans la camionnette en lisière de
forêt.
Mardi 23 avril 1991
Nous regagnons l’autoroute. Bientôt nous atteignons
l’ancienne frontière de la République Démocratique Allemande, avec ses tristes
bâtiments abandonnés.
Le revêtement de la chaussée est à l’image de
l’ancienne R.D.A. Mauvais état général, vieilles plaques de béton mal jointes qui font souffrir les suspensions…
Nous allons traverser l'Allemagne de l'Est par la Saxe.
La première ville, Plauen, est d’une tristesse
incommensurable : vieux bâtiments non entretenus, gris et mornes. Nous faisons
une halte pour quelques courses.
L’invasion, tant touristique qu’économique,
a bien vite commencé. La vie reste bon marché, malgré le « 1 = 1 » de
l’union monétaire. Les vieux
billets de la RDA (Ostmark) ont été détruits au profit du Deutsche mark.
Arrêt sur une petite route de campagne pour manger dans la camionnette, à côté de grandes étendues nues de champs collectivisés.
Sur les routes, de grosses voitures immatriculées
en RFA voisinent avec les petites Trabant encore omniprésentes.
Nous passons à Dresden, ville que j’avais visitée en
avril 1985. Nous la parcourons sans nous y arrêter.
Nous faisons route jusqu'à Görlitz, à la frontière
polonaise. On traverse la
Neisse , la rivière qui sert de frontière entre les deux pays.
Il est 17h30. Nous arrivons en POLOGNE. Les formalités
sont rapides. Nous présentons nos visas, qui ne sont plus nécessaires depuis le
début du mois. « Cadeau ! » nous dit le garde-frontière en nous
rendant nos passeports.
Ecartelée, partagée entre la Russie , l'Allemagne et
l'Autriche-Hongrie, la Pologne
ne recouvre son indépendance que le 11
novembre 1918.
L'invasion allemande du 1er septembre
1939 déclenche la Seconde Guerre
mondiale. À la fin du conflit, les Soviétiques conservent
la partie orientale du pays, peuplée majoritairement par les Ukrainiens ; et
la Pologne
absorbe le sud de la Prusse
orientale, la Poméranie
et la Silésie. Elle
devient une république populaire membre du pacte de Varsovie.
En 1980, naît le syndicat indépendant Solidarność,
dirigé par Lech Wałęsa. Le général Jaruzelski déclare la loi martiale le 13
décembre 1981.
En 1990, Jaruzelski démissionne de la présidence. Wałęsa
lui succéde lors des élections de décembre 1990. La République populaire de
Pologne redevient la République de Pologne.
En 1991, les troupes soviétiques achèvent leur
retrait du pays.
Nous faisons halte à la ville-frontière de Zgorzelec
pour changer de l’argent. La monnaie ici est le złoty. Nous prenons aussi
de l’essence dans une station rustique, à un taux d’octane qui va faire claquer
les soupapes. L’essence sans plomb est difficile à trouver, et les stations
sont rares.
Le temps est maussade. Nous sortons de la ville et
recherchons un endroit pour passer la nuit. A une vingtaine de kilomètres de
là, nous nous arrêtons en forêt, entre Zgorzelec et Bolesławiec, en Basse-Silésie.
Un emplacement sous les arbres, hors de vue depuis la route, nous conviendra
parfaitement.
Mercredi 24 avril 1991
A 8h15, nous partons. Nous allons rouler toute la
journée vers le nord de la
Pologne.
Le paysage
polonais consiste presque entièrement en terres constituant la plaine
européenne du nord. Le sud est cependant marqué par le massif des Carpates qui forme une frontière naturelle avec la Tchécoslovaquie .
Le réseau routier est plutôt en bon état. Un nombre
impressionnant de tracteurs, charrettes, vélos et camions encombrent les
routes. C’est le printemps. Nous traversons des villages dont les arbres
fruitiers sont en fleurs et égayent le paysage.
Scènes de labour avec une charrue tirée par un
cheval.
Scène de la vie quotidienne aussi : une
charrette contenant quelques poulets sur la place d’un village et une queue
d’une quinzaine de personnes pour les acheter…
Trajet à travers les nombreuses voïvodies (régions
administratives) de l’ouest, du centre et du nord. Passage à Poznań, capitale
de la Grande Pologne ,
la plus ancienne
région historique de Pologne.
Nous faisons une halte aux abords d’un petit lac pour
déjeuner dans la voiture. On
boit de l’eau, pas de vin. Il est
strictement interdit de boire une quelconque boisson alcoolisée et de conduire
ensuite. Etonnant, quand on sait que la vodka reste toujours la boisson
nationale...
Nous reprenons la route, sous le soleil. Coup de
fatigue : je m’arrête de temps en temps pour ne pas m’endormir.
A 18h, nous faisons halte dans une forêt de pins aux
alentours de Gdańsk, en Poméranie, pour y passer la soirée et la nuit.
Jeudi 25 avril 1991
Au matin, quand nous prenons notre petit déjeuner
dans le fourgon, nous sommes étonnés par une procession ininterrompue de
personnes qui marchent à travers la forêt. Ce ne sont pas des randonneurs, mais
des gens qui partent au travail…
Nous rejoignons Gdańsk
à 8h30.
Une ville
magnifique, de par sa richesse architecturale, son site sur le delta de la Vistule , en bord de mer,
son passé lointain et récent, si riche. C’est une ville portuaire qui a une âme
et du caractère.
Il fait très froid ce matin, malgré le soleil qui
brille. Nous allons visiter la vieille ville dans son ensemble, flânant, nous
enfonçant dans les ruelles, sous les portes et à l’intérieur des cours.
Chaque maison recèle des détails intéressants. La
ville principale, fondée en 1343, comprend des édifices historiques magnifiques,
la plupart situés le long de la rue Długa - Długi Targ, dite royale. L’hôtel
de ville est un joli édifice gothique des XIVe et XVe
siècles avec une grande tour de 82 mètres de hauteur.
L’église Notre-Dame est la plus grande de Pologne. C’est une véritable forteresse, surmontée d’une tour quadran-gulaire de78 mètres qui domine la ville. A l’intérieur, de
magnifiques voûtes gothiques et une énorme horloge astronomique.
Mariacka est une des rues les plus charmantes. Elle a gardé le caractère du vieux Gdańsk.
La cathédrale Saint-Jean est la plus vieille église
de Varsovie. Dans ses cryptes, plusieurs tombes de personnalités connues.
L’église Notre-Dame est la plus grande de Pologne. C’est une véritable forteresse, surmontée d’une tour quadran-gulaire de
Mariacka est une des rues les plus charmantes. Elle a gardé le caractère du vieux Gdańsk.
Les escaliers devant les maisons menant à des
boutiques, avec leurs grilles richement ornées, sont en fait une sorte de
publicité médiévale.
Plus la maison
était riche de l’extérieur, plus elle témoignait de la réussite commerciale de
son propriétaire. Les aigles polonais, les emblèmes de rois gravés sur les
grilles étaient des signaux d’amitié et de respect émis par les commerçants, en
majorité allemands, envers les Polonais avec qui ils traitaient.
Dans cette rue, nous achetons un médaillon en ambre
pour Viviane.
Nous débouchons sur le quai de Mołtawa.
Une énorme grue datant du XVe siècle est
un exemple presque unique d’installation portuaire du Moyen Age.
Vers midi, nous cherchons un restaurant. Le Guide du
Routard nous propose Tawerna. C’est dans une ruelle sombre, décor
style « marin » qui donne envie de chanter « dans le
port d’Amsterdam… ». Le service est sympa, les plats sont corrects.
L’après-midi, nous nous dirigeons vers le chantier naval.
En décembre
1970, les ouvriers des chantiers navals descendent dans la rue, manifestent,
incendient le Comité du Parti. La première grève commence, réprimée par
l’armée. 70 morts. Dix ans plus tard, en août 1980,
Gdańsk se rebiffe à nouveau : les ouvriers des chantiers navals déclenchent
la grève qui va donner naissance au syndicat « Solidarność ».
Devant l’entrée du chantier, Solidarność a érigé le monument
aux morts des ouvriers du chantier naval : un monument énorme, très
haut, pour qu’on le voit de loin, pour qu’on se souvienne.
Sur le mur d’enceinte à l’entrée du chantier, des
plaques commémoratives rendent hommage aux autres victimes du communisme qui
sont tombées depuis 1970.
Nous quittons Gdańsk à14h. Nous faisons route vers
Varsovie.
En cours de route, nous nous arrêtons pour quelques
courses. J’attends dans la
voiture. Quand elle revient, Viviane me raconte qu’elle a
fait trois fois la queue pour chacun des trois produits achetés, avec deux vendeuses
à chaque étalage. Pour les tomates juste à côté, prière de refaire la
queue ! C’est sûr, comme ça, on
peut avoir le plein emploi…
A 18h30, à l’entrée de Varsovie, nous nous enfonçons
dans un chemin bourbeux qui rejoint la Vistule. Nous nous installons dans un remarquable
coin de nature en zone inondable, au bord du fleuve sauvage.
Unique fleuve
entièrement polonais, la Vistule (1 047 km ) draine près de la moitié du pays.
L'aspect très plat des régions traversées explique que la Vistule est parfois à
l'origine d'inondations catastrophiques.
Vendredi 26 avril 1991
Au matin, réveillé par les cris des oiseaux, je me
promène en bottes sur la prairie au bord de la Vistule. Quelques
plaques de brume s’évacuent lentement, dégageant la vue sur les îles du fleuve.
Nous prenons le petit déjeuner dans le Trafic,
porte arrière ouverte.
Nous quittons les lieux pour rejoindre la route. Pas de problème
au passage boueux (je craignais un peu !).
Nous entrons à WARSZAWA (Varsovie), la capitale, située sur les bords de
la Vistule, dans la plaine de Mazovie. Une grande métropole européenne de plus
de deux millions d’habitants, ville
martyre de la Seconde Guerre
mondiale.
Le 28
septembre 1939, elle capitula sous les obus allemands. Au printemps 1943, le ghetto
juif se révolta et fut exterminé. Commandée par le gouvernement polonais en
exil à Londres, l’armée nationale décida de libérer la capitale. Le 1er
août 1944, ce fut l’insurrection. Alors commença l’un des plus grands drames de
la Seconde Guerre
mondiale. L’Armée Rouge qui était déjà sur l’autre rive de la Vistule , arrêta sa
progression. Varsovie mourait lentement mais inexorablement. Les Allemands
entreprirent une destruction systématique de la ville. Quand ,
finalement, le 17 janvier 1945, l’Armée Rouge libéra ce qui restait de la
ville, elle fut accueillie par une quinzaine de survivants. Il fallut tout
recommencer, tout reconstruire.
Sur la place du Château, presque déserte, se dresse la colonne Sigismond.
Erigée en 1664, elle est le plus vieux monument de Varsovie.
Près de là, le château royal symbolise pour
tous les Polonais l’indépendance de leur pays. Maintes fois modifié ou détruit, il a toujours été reconstruit. A
l’intérieur, parmi de nombreuses salles richement décorées, on remarque la
salle de la Diète
et les très jolis appartements du roi Stanisław Auguste.
Alors que dans
d’autres pays européens, le pouvoir absolu du roi se renforçait, la Pologne vivait à l’heure
de la république des nobles. Le roi était élu et devenait locataire à vie du
château.
Nous dirigeons nos pas ensuite vers la place de la Vieille Ville. Reconstruite dans sa forme initiale des XVIIe
et XVIIIe siècles, elle est entourée de maisons bourgeoises dont
certaines présentent des façades décorées de fresques, de sculptures et de
bas-reliefs où plusieurs cafés et restaurants célèbres ont pignon sur rue.
Très agréable flânerie sous le soleil et un froid
piquant.
Nous allons manger au Senator, à deux pas de la
place du marché. C’est un restaurant privé, ce qui est assez rare en Pologne.
Décor de très bon goût, plats typiques costauds et nourrissants.
L’après-midi, nous parcourons la Voie royale.
C’est la rue qui concentre le plus grand nombre de monuments. Sur la place de la Victoire brille la flamme
du Soldat inconnu. Après l’assassinat du père Popiełuszko, en 1984, les
habitants ont assemblé ici une énorme croix faite de fleurs et de bougies. Nous
tombons par hasard sur le « Monument à la mémoire des victimes de la
lutte pour la défense du pouvoir populaire en Pologne ».
Une horreur ! Le monument se trouve devant le
palais Lubomirski. Dans les années
soixante, on déplaça ce palais de 98° sur son axe pour créer une perspective
avec le jardin Saski. En 1984, cette belle perspective, si laborieusement
obtenue, a été bouchée par ce monument, le plus récent exemple de l’architecture
réaliste socialiste. Soldat, milicien, sidérurgiste, paysan, réunis dans
la lutte pour le socialisme réel, ils sont tous là !
Des enfants, indifférents à cette splendeur (!)
maculée de peinture et de graffitis, font du vélo sur l’esplanade.
A 15h, nous quittons Varsovie pour nous diriger vers
le sud.
Nous faisons halte en Silésie à une trentaine de km
avant Czestochowa. Nous nous installons dans la nature, près d’un bosquet, aux
abords d’une route non revêtue.
Une petite Fiat et une mobylette nous remarquent
au passage. Lorsque nous nous couchons, nous sortons comme d’habitude le jerrican
d'essence de réserve (indispensable), ainsi que notre poubelle…
Samedi 27 avril 1991
Au matin, nous prenons comme d’habitude notre petit
déjeuner dans la
camionnette. Ce n’est qu’en nous apprêtant à repartir que
nous constatons le vol du jerrican d’essence, et même de la poubelle ! Les
gens qui sont passés hier soir n’y sont probablement pas étrangers, revenus la
nuit en toute discrétion ! Mais que vont-ils en faire ? C’est de
l’essence sans plomb qui doit être difficile à écouler, vu le parc automobile
local.
Les abords des routes sont parsemés de croix de bois
ornées de rubans de toutes les couleurs. Témoignage de la foi profondément enracinée du peuple polonais.
Au milieu des
écroulements et des bouleversements de l’Histoire, être polonais fut avant
tout être catholique. Malheureusement, la Pologne commence à montrer des signes inquiétants
d’intégrisme.
Arrêt à Czestochowa.
Cette ville, plutôt grise et monotone, vit au rythme des pèlerinages et des
offices religieux.
Quand nous débarquons sur une large avenue, nous
sommes assaillis par des changeurs au noir, reliquat de l’ancienne époque,
prêts à « nous rendre service » en changeant nos devises en złotys. Prévenus
par le Routard, nous refusons absolument toute transaction. Embrouille
assurée !
Nous nous rendons sur les lieux de pèlerinage de la Vierge noire de Czestochowa.
Le culte de la Vierge noire reste toujours
très vivace en Pologne. Le pèlerinage du 15 août réunit chaque année plus d’un
million de personnes. La Vierge
noire n’a pas seulement une importance religieuse, elle est aussi un symbole
national.
Devant le monastère, de nombreux « marchands
du Temple » proposent des souvenirs religieux, summum de l’art kitsch.
Nous visitons la basilique, édifice gothique,
remaniée dans le style baroque, avec un riche intérieur. Dans la chapelle Notre-Dame ,
se trouve le célèbre tableau de la
Vierge noire. L’obscurité masque le visage des pèlerins qui
se pressent contre la grille protectrice du tableau. C’est bourré de monde.
Religieux, bonnes sœurs, prêtres en soutane et la foule des visiteurs. Impossible
d’approcher. On renonce…
On se balade en ville jusqu'à 10h30.
Ensuite nous roulons à travers la Silésie , passant à
Wroclaw, pour nous diriger vers les Carpates. En cours de route, à Jelenia Góra,
nous avons un problème avec des flics « ripoux ».
A la sortie de la ville, une voiture de police nous
rattrape, nous fait signe de stopper. Il paraît que j’ai commis une infraction.
Les deux policiers ne parlent que polonais et me font comprendre que je dois
payer une amende en liquide et en devise. Un peu trop facile. Je fais
comprendre que je n’ai que des złotys et que j’exige un reçu. L’un d’entre eux
commence à se sentir mal à l’aise. Mais l’autre persiste, faisant comprendre qu’il va falloir les accompagner au
commissariat, etc. L’heure avance et nous comptons passer ce soir en
Tchécoslovaquie. Après un quart d’heure de palabres, je me décide à leur
glisser un billet de 50 francs, pas très fier de mon peu d’opiniâtreté. Ils
disparaissent aussitôt.
Le paysage change. La route grimpe dans les
Carpates. Nous traversons de vrais villages de montagne jusqu'à la frontière
de Harrachov. A 17h30, nous passons en TCHECOSLOVAQUIE.
Les bouleversements politiques qui secouèrent
toute l’Europe de l’Est en 1989 atteignirent la Tchécoslovaquie :
manifestations monstres dans tout le pays, création du Forum civique autour de
Václav Havel, démission en bloc de la direction du PC, retour de Dubček à
Prague. Ce fut la « révolution de velours ». Václav Havel, à peine
sorti de prison, est élu président de la République le 30 décembre 1989. Le « rideau
de fer » est démantelé. En 1990, le pays prend le nom de République fédérative tchèque et slovaque.
Formalités simplifiées. Le passeport est suffisant.
La route
franchit l’arête nord des Carpates (villages de montagne également) puis redescend
vers les plaines de l’Elbe et de la
Vltava . On rencontre de temps à autre des voitures arrêtées
sur les bas-côtés, essoufflées, le capot ouvert (Skoda ou autres voitures de
l’Est). Lors d’un arrêt à une intersection, un jeune nous propose de laver nos
vitres. Je lui dis non, mais je lui refile les złotys polonais qui me restent.
C’est seulement après que je réalise qu’il ne pourra rien en faire ici parce
que le złoty est non convertible en couronnes tchécoslovaques.
Nous faisons halte à 19h30 en bordure d'un immense champ
non loin de Mĕlnik. Nous nous installons derrière un monticule de betteraves
qui nous protège de la vue depuis la route !
Dimanche 28 avril 1991
Dans la matinée, nous nous arrêtons à Mĕlnik.
Nous y étions passés en août 1980. La grande place
était alors écrasée de soleil. Aujourd’hui, nous nous contentons d’un petit
tour de reconnaissance et de quelques courses.
Puis nous atteignons PRAHA
(Prague).
Nous allons parcourir la ville à pied. Nous nous
retrouvons d’abord dans la nouvelle ville Nové Mĕsto, sur la place Venceslas ,
les Champs-Elysées de Prague.
Sous la statue équestre de saint Venceslas, symbole
de tous les grands rassemblements pour la liberté, un parterre couvert de
fleurs et de drapeaux rappelle le sacrifice d’un étudiant, Jan Palach qui
s’immola par le feu en 1969 pour protester contre l’occupation soviétique.
Le « Moscou 2000 », un grand restaurant où
nous avions mangé il y a onze ans, n’existe plus. Nous arpentons la Na Přikopě ,
rue piétonne et artère commerçante, le théâtre de rue permanent de Prague.
Dans la vieille ville, Staré Mĕsto, ce sont mille
ans d’histoire qui défilent. La place de la Vieille Ville est le coeur de la cité. Sur une façade de l'hôtel de ville, trône la magnifique horloge astronomique du XVe siècle.
Contraste époustouflant avec la ville que nous
avions découverte en 1980, sous le régime communiste. Impression de renaissance.
La musique éclate. A chaque coin de rue, des groupes de musiciens spontanés
donnent des concerts, dans les styles les plus extravagants.
La cité aux cent clochers est redevenue vivante, bien loin de la chape de plomb qui pesait sur elle.
Le pont Charles qui enjambela Vltava est une des
merveilles de Prague, trait d’union entre la vieille ville et Malá Strana.
C’est un des rares exemples en Europe de continuité urbaine harmonieuse. Nous
grimpons dans la tour, un vestige des anciens remparts.
Le pont Charles qui enjambe
Militaires en uniforme, badauds et touristes sont
noyés dans la foule qui arpente le pont. Les statues datent de l’époque baroque
et racontent l’histoire religieuse de la ville.
Dans l’échancrure des deux tours, s’inscrivent
clochers, clochetons et dômes précédés d’une cascade de toits.
Malá Strana
est une ville créée au XIIIe siècle, mais remaniée en style baroque
aux XVIIe et XVIIIe siècles. Depuis, aucun bouleversement
ne l’ayant touchée, on découvre une unité architecturale unique.
Vers midi, nous cherchons un restaurant. Ça, c’est
un problème. Il est difficile de trouver à manger à Prague. Tout est plein, et
les plus populaires des restaurants exigent une réservation le jour même. Nous
finissons par trouver un snack vers 13h.
Nous montons vers le château de Prague dans
le quartier de Hradčany. Ce fut longtemps
le siège des rois de Bohême et des présidents de la République. Quant
à Václav Havel, il refuse d’y séjourner. Nous parcourons en partie le
quartier du château et Malá Strana, un lacis de ruelles, d’églises et
de monuments.
Nous quittons Prague vers 15h30.
Nous roulons vers Plzeň et la frontière allemande
que nous franchissons vers 18h30. Il y a foule. La circulation s’écoule lentement
au poste-frontière de Rozvadov qui est en pleins travaux d’agrandissements. On
reconnait encore le petit pont frontalier par où nous étions entrés en
Tchécoslovaquie il y a onze ans. Mais c’est beaucoup moins impressionnant.
Nous effectuons maintenant le trajet de retour à
travers l’Allemagne.
Nous atteignons Schiltigheim à 1h30 du matin.
*****
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